Vaccin Valneva suspendu : cas graves et polémique aux États-Unis

On s’y attendait un peu, mais la nouvelle a quand même fait l’effet d’une douche froide : le vaccin Valneva suspendu aux États-Unis. La Food and Drug Administration (FDA) a ordonné l’arrêt immédiat de l’IXCHIQ®, ce vaccin présenté comme une arme clé contre le chikungunya. La raison ? Des effets indésirables jugés suffisamment sérieux pour mettre la procédure sur pause.

Alors, faut-il parler d’un simple coup de frein, ou d’un vrai revers pour le laboratoire franco-autrichien ?

FDA : pourquoi le vaccin Valneva est suspendu

La FDA suspend le vaccin Valneva IXCHIQ après des signalements via VAERS aux États-Unis

Le 25 août 2025, la FDA a annoncé : plus de livraisons, plus de ventes de l’IXCHIQ® sur le territoire américain. Motif invoqué : quatre nouveaux cas d’effets indésirables graves repérés grâce au système de surveillance VAERS.

  • Trois concernaient des patients âgés de 70 à 82 ans.
  • Un autre impliquait un patient de 55 ans.

Et ironie de l’histoire, les symptômes ressemblaient à ceux du chikungunya lui-même… Pas de quoi rassurer.

Du côté de Valneva, on relativise. Thomas Lingelbach, directeur général, explique que ces cas sont “similaires à ceux déjà connus”. Autrement dit : rien de surprenant selon lui. Mais la FDA, fidèle à son approche prudente, a préféré stopper net en attendant plus d’analyses.

En Europe, les doutes existaient déjà

En Europe, l’EMA suspend le vaccin Valneva IXCHIQ chez les plus de 65 ans après des cas graves

Cette décision américaine autour du vaccin Valneva suspendu résonne avec les mesures déjà prises en Europe quelques mois plus tôt. L’affaire n’est pas née aux États-Unis. Au printemps 2025, en pleine flambée de chikungunya à La Réunion, une vingtaine de cas graves avaient déjà été signalés après vaccination. Tous concernaient des personnes âgées, et un décès avait même été jugé probablement lié à IXCHIQ®.

Conséquence : l’Agence européenne du médicament (EMA) a suspendu son usage chez les plus de 65 ans. Quelques semaines plus tard, en juillet, le vaccin a été réintroduit, mais seulement pour les 12–64 ans.

👉 Autant dire que la suspension américaine n’a rien d’un coup de théâtre : elle s’inscrit dans une prudence déjà amorcée en Europe.

IXCHIQ® : un vaccin pionnier, mais pas sans zones d’ombre

Vaccin IXCHIQ de Valneva, premier contre le chikungunya, mais réservé aux 12–64 ans et déconseillé aux personnes fragiles

Difficile de le nier : Valneva a marqué un coup fort en mettant au point le premier vaccin homologué contre le chikungunya. Autorisé en Europe depuis 2024, il cible les 12–64 ans et a montré une efficacité bluffante, estimée entre 98 et 99 %.

Mais cette prouesse repose sur une souche vivante atténuée du virus. Une technologie efficace, certes, mais qui impose des limites :

  • ❌ Interdit aux plus de 65 ans
  • ❌ Déconseillé aux personnes immunodéprimées

Bref, un vaccin innovant, mais surveillé comme le lait sur le feu.

Ce contexte explique pourquoi le vaccin Valneva suspendu reste aujourd’hui au cœur d’une surveillance internationale renforcée.

Chikungunya : une menace qui s’étend

Chikungunya : moustique tigre Aedes albopictus transmettant le virus et sa propagation

Pourquoi toute cette agitation autour du vaccin Valneva suspendu ? Parce que la maladie qu’il cible n’a rien d’anodin.

Le chikungunya est transmis par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus (vous connaissez sûrement le moustique tigre). Ses symptômes ne passent pas inaperçus :

  • une fièvre brutale,
  • des douleurs articulaires qui clouent parfois au lit pendant des mois,
  • une fatigue qui peut traîner longtemps.

Bonne nouvelle : la maladie est rarement mortelle. Mauvaise nouvelle : elle est très invalidante. Et surtout, elle voyage vite. Depuis 2004, plus de 110 pays ont rapporté des cas, notamment en Amérique latine et en Asie.

Sans traitement spécifique, il reste deux options :

  1. la lutte anti-moustiques (répulsifs, moustiquaires, élimination des eaux stagnantes),
  2. et la vaccination – quand elle est jugée sûre.

Et maintenant ?

Vaccin Valneva suspendu : une décision de la FDA qui laisse planer des incertitudes sur l’avenir d’IXCHIQ

Franchement, l’expression “vaccin Valneva suspendu” sonne dramatique, mais dans les faits, il s’agit surtout d’un bouton “pause”. Comme lorsqu’on lève le pied en voiture parce qu’un voyant s’allume : mieux vaut vérifier avant de repartir.

Ce coup d’arrêt n’enterre donc pas IXCHIQ®. C’est plutôt un rappel que dans la course contre les épidémies, il faut avancer vite… mais pas à l’aveugle.

Pour Valneva, la partie est loin d’être terminée. L’avenir dira si ce vaccin restera un espoir ou deviendra un symbole des limites de l’innovation médicale.

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